mardi 17 juin 2014

Les USA prêts à évoquer avec l'Iran un soutien à Maliki

Hier à 17h20
par Ziad al Sanjary et Lesley Wroughton
WASHINGTON MOSSOUL (Irak) (Reuters) - Les États-Unis envisagent de dialoguer avec l'Iran en vue de soutenir le gouvernement irakien, dominé par les chiites, dans sa lutte pour endiguer l'avancée des insurgés sunnites, qui se sont emparés d'une partie du nord de l'Irak la semaine dernière
La progression fulgurante des combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) menace l'Irak de démembrement et d'un conflit inter-communautaire qui se propagerait à d'autres secteurs du Proche-Orient, sans distinction des frontières, que les insurgés précisément rejettent.
Une opération concertée des États-Unis et de l'Iran pour défendre leur allié commun, le Premier ministre irakien Nouri al Maliki, marquerait une évolution de taille après la longue phase d'inimitié qui remonte à la révolution islamique de 1979 et à la longue prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran
Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a déclaré lundi que les États-Unis étaient ouverts à des discussions avec l'Iran sur les moyens de contrer l'offensive djihadiste en Irak et n'excluaient pas des frappes aériennes contre les combattants islamistes
"Quand on voit des gens assassiner et commettre des massacres, il faut bien les arrêter. Et il faut se donner les moyens de les arrêter, que ce soit par des attaques aériennes ou par d'autres moyens", a-t-il dit dans une interview à Yahoo ! News
La volonté de rapprochement avec Téhéran illustre le degré d'inquiétude suscité par l'offensive de l'EIIL. Les insurgés sunnites se sont emparés dans la nuit de dimanche à lundi de Tal Afar, ville du nord-ouest de l'Irak peuplée essentiellement de Turkmènes, consolidant ainsi leur emprise sur le Nord
Un responsable de Tal Afar a fait état de nombreux tués dans les combats pour le contrôle de la ville, située non loin de Mossoul, deuxième métropole d'Irak, dont l'EIIL a pris le contrôle mardi dernier au tout début de son offensive
Tal Afar était défendue par une unité des forces de sécurité irakiennes commandée par un général chiite, Abou Walid, dont les soldats étaient parmi les rares, dans la région de Mossoul, à ne pas avoir fui face à l'avancée rapide des insurgés sunnites
Lundi, une autre ville - Saklaouiya, à l'ouest de Bagdad - est tombée entre les mains des djihadistes de l'EIIL et de leurs alliés des tribus sunnites. Les djihadistes se sont emparés, dans cette ville proche de Falloudja, de six véhicules Humvee et de deux blindés, qui s'ajoutent à l'arsenal d'engins blindés de fabrication américaine pris depuis le début de la débandade de l'armée régulière
POUR HACHEMI, MALIKI DOIT PARTIR
Le Qatar et l'Arabie saoudite, deux pays dirigés par des sunnites, ont imputé au gouvernement irakien de Nouri al Maliki et à sa "politique d'exclusion" la responsabilité de l'offensive des djihadistes sunnites, et Ryad s'est prononcé contre toute intervention étrangère
En 2011, le vice-président sunnite d'Irak, Tarek al Hachémi, visé par un mandat d'arrêt pour faits de terrorisme, avait fui Bagdad. Les forces irakiennes avaient par ailleurs dispersé violemment des manifestations antigouvernementales qui avaient débuté en 2012 dans la province d'Anbar majoritairement sunnite
Hachémi a estimé lundi au micro de la BBC que la solution au conflit en cours en Irak passerait par un départ de Maliki: Ce qui s'est produit est un soulèvement des Arabes sunnites d'Irak face à l'oppression et à leur marginalisation. Toute solution au conflit passera par un départ de Maliki du pouvoir
Aujourd'hui, l'EIIL, qui aspire à instaurer un califat sunnite en Irak et en Syrie, combat aussi en Syrie face au régime de Bachar al Assad, allié de l'Iran. A Tikrit, l'une des villes conquises la semaine dernière, l'EIIL affirme avoir exécuté 1.700 des 2.500 soldats faits prisonniers. Même si ce chiffre apparaît exagéré, il pourrait y avoir eu des centaines d'exécutions
La progression de l'EIIL a été stoppée sur le Tigre à une heure de route au nord de Bagdad. Les djihadistes tiennent la majeure partie de la vallée de l'Euphrate, à l'ouest, soit non loin des portes de la capitale et de ses sept millions d'habitants
APPEL DU PIED DE ROHANI
S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable américain a déclaré dimanche que Washington envisageait de contacter l'Iran pour rechercher avec les Iraniens des moyens d'aider le gouvernement de Bagdad. En public, la Maison blanche assure qu'aucun contact de ce genre n'a été noué pour le moment
Barack Obama a exclu de renvoyer des troupes au sol en Irak, et dit étudier d'autres possibilités, comme par exemple des frappes aériennes. Un porte-avions américain, le George H.W. Bush, a fait son entrée dans le Golfe, accompagné d'un croiseur lance-missiles, le Philippine Sea, et d'un destroyer, le Truxtun. Un autre navire américain, l'USS Mesa Verde, avec 550 "marines" à bord, se dirige vers le Golfe, a rapporté CNN.
A ce jour, le seul contingent américain en Irak est le personnel de sécurité de l'ambassade à Bagdad
Samedi, le président iranien Hassan Rohani avait déclaré que Téhéran envisagerait de coopérer avec les Américains en Irak s'il voyait que Washington souhaitait combattre les organisations terroristes
Prié de dire si l'Iran pourrait désormais collaborer avec les États-Unis face à l'EIIL, Rohani avait déclaré lors d'une conférence de presse: "Nous pouvons l'envisager, si nous voyons que l'Amérique commence à affronter les groupes terroristes en Irak et au-delà". "D'où venait l'EIIL? Qui finance cette organisation terroriste? Nous avions averti tout le monde, y compris l'Occident, du danger de soutenir un tel groupe terroriste", avait-il continué
(Éric Faye pour le service français sur Boursier.com)




Mon petit commentaire : il me semblait que les États-Unis ont désigné l'Iran d'axe de mal non !! ou bien y-a-t-il un axe de super-mal ?! Il faut qu'on nous explique ! Ou est-ce la fin d'une vieille pièce de théâtre ? Nous voyons bien les iraniens soutenir Maliki et Assad ==> ennemi commun les sunnites. Apparemment c'est l'ennemi des États-Unis aussi. Alors voyons, si nous avons le même ennemi c'est que nous sommes amis. Deux possibilités se dégagent 
soit on le savait pas
soit on l'a toujours su mais on a fait semblant


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