Hier à 17h20
par Ziad al Sanjary et Lesley
Wroughton
WASHINGTON MOSSOUL (Irak)
(Reuters) - Les États-Unis envisagent de dialoguer avec l'Iran en
vue de soutenir le gouvernement irakien, dominé par les chiites,
dans sa lutte pour endiguer l'avancée des insurgés sunnites, qui se
sont emparés d'une partie du nord de l'Irak la semaine dernière
La progression fulgurante des
combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) menace
l'Irak de démembrement et d'un conflit inter-communautaire qui se
propagerait à d'autres secteurs du Proche-Orient, sans distinction
des frontières, que les insurgés précisément rejettent.
Une opération concertée des
États-Unis et de l'Iran pour défendre leur allié commun, le
Premier ministre irakien Nouri al Maliki, marquerait une évolution
de taille après la longue phase d'inimitié qui remonte à la
révolution islamique de 1979 et à la longue prise d'otages à
l'ambassade américaine de Téhéran
Le secrétaire d’État
américain, John Kerry, a déclaré lundi que les États-Unis étaient
ouverts à des discussions avec l'Iran sur les moyens de contrer
l'offensive djihadiste en Irak et n'excluaient pas des frappes
aériennes contre les combattants islamistes
"Quand on voit des gens
assassiner et commettre des massacres, il faut bien les arrêter. Et
il faut se donner les moyens de les arrêter, que ce soit par des
attaques aériennes ou par d'autres moyens", a-t-il dit dans une
interview à Yahoo ! News
La volonté de rapprochement
avec Téhéran illustre le degré d'inquiétude suscité par
l'offensive de l'EIIL. Les insurgés sunnites se sont emparés dans
la nuit de dimanche à lundi de Tal Afar, ville du nord-ouest de
l'Irak peuplée essentiellement de Turkmènes, consolidant ainsi leur
emprise sur le Nord
Un responsable de Tal Afar a
fait état de nombreux tués dans les combats pour le contrôle de la
ville, située non loin de Mossoul, deuxième métropole d'Irak, dont
l'EIIL a pris le contrôle mardi dernier au tout début de son
offensive
Tal Afar était défendue par
une unité des forces de sécurité irakiennes commandée par un
général chiite, Abou Walid, dont les soldats étaient parmi les
rares, dans la région de Mossoul, à ne pas avoir fui face à
l'avancée rapide des insurgés sunnites
Lundi, une autre ville -
Saklaouiya, à l'ouest de Bagdad - est tombée entre les mains des
djihadistes de l'EIIL et de leurs alliés des tribus sunnites. Les
djihadistes se sont emparés, dans cette ville proche de Falloudja,
de six véhicules Humvee et de deux blindés, qui s'ajoutent à
l'arsenal d'engins blindés de fabrication américaine pris depuis le
début de la débandade de l'armée régulière
POUR HACHEMI, MALIKI DOIT
PARTIR
Le Qatar et l'Arabie
saoudite, deux pays dirigés par des sunnites, ont imputé au
gouvernement irakien de Nouri al Maliki et à sa "politique
d'exclusion" la responsabilité de l'offensive des djihadistes
sunnites, et Ryad s'est prononcé contre toute intervention
étrangère
En 2011, le vice-président
sunnite d'Irak, Tarek al Hachémi, visé par un mandat d'arrêt pour
faits de terrorisme, avait fui Bagdad. Les forces irakiennes avaient
par ailleurs dispersé violemment des manifestations
antigouvernementales qui avaient débuté en 2012 dans la province
d'Anbar majoritairement sunnite
Hachémi a estimé lundi au
micro de la BBC que la solution au conflit en cours en Irak passerait
par un départ de Maliki: Ce qui s'est produit est un
soulèvement des Arabes sunnites d'Irak face à l'oppression et à
leur marginalisation. Toute solution au conflit passera par un départ
de Maliki du pouvoir
Aujourd'hui, l'EIIL, qui
aspire à instaurer un califat sunnite en Irak et en Syrie, combat
aussi en Syrie face au régime de Bachar al Assad, allié de l'Iran.
A Tikrit, l'une des villes conquises la semaine dernière, l'EIIL
affirme avoir exécuté 1.700 des 2.500 soldats faits prisonniers.
Même si ce chiffre apparaît exagéré, il pourrait y avoir eu des
centaines d'exécutions
La progression de l'EIIL a
été stoppée sur le Tigre à une heure de route au nord de Bagdad.
Les djihadistes tiennent la majeure partie de la vallée de
l'Euphrate, à l'ouest, soit non loin des portes de la capitale et de
ses sept millions d'habitants
APPEL DU PIED DE ROHANI
S'exprimant sous le couvert
de l'anonymat, un haut responsable américain a déclaré dimanche
que Washington envisageait de contacter l'Iran pour rechercher avec
les Iraniens des moyens d'aider le gouvernement de Bagdad. En public,
la Maison blanche assure qu'aucun contact de ce genre n'a été noué
pour le moment
Barack Obama a exclu de
renvoyer des troupes au sol en Irak, et dit étudier d'autres
possibilités, comme par exemple des frappes aériennes. Un
porte-avions américain, le George H.W. Bush, a fait son entrée dans
le Golfe, accompagné d'un croiseur lance-missiles, le Philippine
Sea, et d'un destroyer, le Truxtun. Un autre navire américain, l'USS
Mesa Verde, avec 550 "marines" à bord, se dirige vers le
Golfe, a rapporté CNN.
A ce jour, le seul contingent
américain en Irak est le personnel de sécurité de l'ambassade à
Bagdad
Samedi, le président iranien
Hassan Rohani avait déclaré que Téhéran envisagerait de coopérer
avec les Américains en Irak s'il voyait que Washington souhaitait
combattre les organisations terroristes
Prié de dire si l'Iran
pourrait désormais collaborer avec les États-Unis face à l'EIIL,
Rohani avait déclaré lors d'une conférence de presse: "Nous
pouvons l'envisager, si nous voyons que l'Amérique commence à
affronter les groupes terroristes en Irak et au-delà". "D'où
venait l'EIIL? Qui finance cette organisation terroriste? Nous avions
averti tout le monde, y compris l'Occident, du danger de soutenir un
tel groupe terroriste", avait-il continué
(Éric Faye pour le service
français sur Boursier.com)
Mon petit commentaire :
il me semblait que les États-Unis ont désigné l'Iran d'axe de mal
non !! ou bien y-a-t-il un axe de super-mal ?! Il faut
qu'on nous explique ! Ou est-ce la fin d'une
vieille pièce de théâtre ? Nous voyons bien les iraniens
soutenir Maliki et Assad ==> ennemi commun les sunnites.
Apparemment c'est l'ennemi des États-Unis aussi. Alors voyons, si
nous avons le même ennemi c'est que nous sommes amis. Deux
possibilités se dégagent
soit
on le savait pas
soit
on l'a toujours su mais on a fait semblant
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