jeudi 12 juillet 2012

WikiLeaks met en cause des sociétés occidentales en Syrie


WikiLeaks met en cause des sociétés occidentales en Syrie
Le site WikiLeaks a commencé la publication de plus de deux millions de mails de personnalités politiques et de responsables officiels syriens, datant d'août 2006 jusqu'à mars 2012.
"WikiLeaks a commencé à publier les dossiers de Syrie, plus de deux millions de mails de personnalités politiques syriennes, de ministères et d'entreprises datant d'août 2006 à mars 2012", a déclaré une porte-parole du site, Sarah Harrison, lors d'une conférence de presse à Londres.
Ces 2 484 899 mails courriels, écrits notamment en arabe et en russe, "révèlent comment les sociétés occidentales disent une chose et en font une autre", a ajouté le site internet WikiLeaks, spécialisé dans la divulgation de documents confidentiels.
Les documents prouvent notamment que le géant de la défense, Finmeccanica, a fourni du matériel de communication ultra-sophistiqué au régime syrien depuis le début du conflit, selon WikiLeaks.
Finmeccanica, contrôlé par l'Etat italien, a continué de fournir son assistance même après le début de la répression en Syrie de la révolte populaire initiée en mars 2011, selon ces mails repris en Italie par l'hebdomadaire L'Espresso.
Le contrat pour la fourniture par Selex Elsag, filiale de Finmeccanica, de son système crypté Tetra date de 2008 mais Selex a continué d'envoyer des ingénieurs et à fournir son assistance au régime syrien jusqu'à une période très récente, accusent L'Espresso et le journal en ligne espagnol Publico.
L'accord portant sur 40 millions d'euros avait été signé par Selex avec la Syrian Wireless Organization (SWO) pour l'installation de cette technologie d'avant-garde avec la collaboration de la multinationale greco-russe Intracom Telecom.
L'Espresso dont l'article est intitulé "Finmeccanica aidait le dictateur" cite des mails des "Syria files", diffusés par Wikileaks, particulièrement compromettants.
L'un d'eux, datant du 7 mai 2011, est expédié par Intracom Syria, branche syrienne d'Intracom, pour demander l'envoi de 500 radios VS3000 de Selex "à destination du dépôt de la police de Muadamia", ville théâtre les jours précédents de violents affrontements.
"Les dirigeants de Selex et Finmeccanica étaient-ils conscients que leurs produits se seraient retrouvés aux mains de la garde prétorienne de Bachar El-Assad ?", s'interroge L'Espresso.
Fin mai 2011, les Syriens "disent être intéressés par 'une expansion de 25% du projet' sans en expliquer la finalité" et "le 25 juillet Selex répond être disposée à en parler avec la SWO", poursuit L'Espresso.
L'Espresso cite un autre mail embarrassant pour Selex qui "annonce l'arrivée d'ingénieurs de Selex à Damas pour enseigner l'utilisation du réseau de communication et son emploi aussi sur les hélicoptères, en date de février 2012 quand le drame syrien est déjà une affaire mondiale".
Publico publie pour sa part un mail sur un accord datant du 16 juillet 2011 qui "prouve que quand il était du domaine public que la répression syrienne causait des dizaines de morts au quotidien, Selex Communications et Intracom Telecom ont continué de fournir de la maintenance et des mises à jour au réseau Tetra".
AFP

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