Fuyant la guerre et les
haines ethniques, ils sont 74 000 Maliens réfugiés en plein désert
mauritanien. Pour eux, l'eau manque et la mortalité infantile
dépasse le seuil d'urgence. Dans le camp de Mbéra, prévient
Médecins sans frontières (MSF), "l'aide humanitaire déployée
est insuffisante".
Depuis le début de la
guerre au Mali en janvier 2012, le conflit a entraîné le
déplacement de plus de 270 000 personnes dans le pays, tandis que
170 000 autres se sont réfugiées dans les pays voisins
(essentiellement Burkina Faso, Mauritanie et Niger), selon les
Nations Unies. Dans le désert mauritanien, où les températures
atteignent 50 degrés à l'ombre, le camp de réfugiés de Mbéra
accueille 74 000 malheureux "échoués dans le désert",
selon le titre d'un rapport de MSF diffusé vendredi. Le document
évoque leur situation "extrêmement précaire" car ils
sont totalement dépendants de l'assistance extérieure pour leur
survie.
24 ENFANTS MEURENT CHAQUE
JOUR À MBÉRA
Pas de famine dans le camp
de Mbéra, précise Marie-Christine Ferir, responsable de la réponse
aux urgences à MSF, car de manière générale "les rations se
sont améliorées, la nourriture est suffisante maintenant".
Mais l'eau manque : les réfugiés reçoivent en moyenne 11 litres
par jour, quand leur situation en exigerait 20 pour la boisson, la
cuisine et l'hygiène. Quant aux enfants, "ils devraient
recevoir une ration enrichie en lait et en micro-nutriments pour ne
pas tomber en malnutrition", ajoute Mme Ferir.
Les enfants arrivés en
janvier au camp étaient en général bien nourris les premiers
jours, mais ont rapidement présenté des symptômes de malnutrition.
"Ca met la vie des enfants en danger", s'alarme
Marie-Christine Ferir. Outre les risques de séquelles neurologiques
irréversibles et de problèmes immunitaires que la malnutrition peut
provoquer chez les tout-petits, leur taux de mortalité a flambé :
"il est actuellement au-dessus du seuil d'urgence, dont la
limite est de deux décès d'enfants pour 10 000 personnes par jour.
On est à 3,2 décès pour 10 000 personnes par jour",
explique-t-elle. Cela signifie qu'en moyenne, entre 23 et 24 enfants
meurent chaque jour à Mbéra.
"ILS NE VONT PAS
BOUGER DE SITÔT"
Dans son rapport, MSF
insiste sur le fait que "les organisations d'aide doivent
maintenir leur réponse aussi longtemps que nécessaire", leur
défi étant de rehausser les "conditions de vie au niveau de
standards humanitaires acceptables". Car "en raison des
fondements ethniques et politiques de cette crise, il est peu
probable de voir prochainement les réfugiés retourner au Mali",
souligne l'ONG.
Source : le
monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire